Un récent rapport de la Cour des Comptes conclut que 43% des passages aux urgences relèvent d’une simple consultation médicale et dans plus d’un tiers des cas, les choses auraient pu être résolues par le médecin traitant. Plusieurs facteurs expliquent ce comportent : les français se tournent plus vers les urgences que vers leur médecin généraliste pour se faire aider plus rapidement et pour eux, la gratuité d’accès aux soins joue un rôle primordial.

Une nécessité de réorganisation

Pour Catherine Cerisey, il ne faut pas sanctionner ce type d’attitude mais bel et bien réorganiser l’accès aux soins en ville. En 2012, sur 18 millions de passages aux urgences, 3.5 millions d’entre eux auraient pu être orientés en ville. Le problème est là : quand on n’a pas accès à un médecin généraliste parce qu’on habite dans un petit village par exemple, le réflexe est d’aller à l’hôpital. Selon le docteur Jean-Paul Ortiz, il faut responsabiliser le comportement des français vis-à-vis du recours aux soins.

Revoir la permanence des soins

Selon Véronique Anatole-Touzet, les hôpitaux et les CHU ne cherchent pas à attirer les patients aux urgences mais au contraire, subissent l’afflux aux urgences. Plusieurs raisons expliquent cette affluence dont le désengagement de la permanence des soins en médecine de ville. Le seul endroit où il y a de la lumière 24H/24 reste l’hôpital. A titre d’exemple, pendant la période de Noël, les patients ne trouvent plus de cabinets de ville ouverts en nombre suffisant et se tournent donc par défaut vers les urgences.

76% de la population francilienne est réputée vivre dans des zones dîtes de déserts médicaux. On assiste à la fragilisation et à l’effondrement de la médecine générale. L’hôpital reste donc pour les français un lieu de confiance. Si les français acceptent aujourd’hui d’attendre des heures aux urgences c’est parce qu’ils sont assurés d’avoir un accès aux soins derrière.