Le terme de désert médical désigne une zone géographique au sein de laquelle l’offre médicale est insuffisante en comparaison des besoins de la population concernée. Selon le ministère de la Santé, un territoire est considéré comme désert médical quand la densité de médecins par rapport à la population est 30% inférieure à la moyenne nationale. Face à ce problème de société qui entraîne de graves dysfonctionnements dans le domaine de la santé, les urgences sont-elles la solution ?

Objectif : désengorger les urgences

Selon le docteur Rodolphe Bourret, les fermetures consécutives de maternités et de blocs opératoires de proximité dans certaines régions entraînent un afflux supplémentaire dans les urgences. En effet, une absence de réponse aux soins fait que la population se déplace là où il y a un accès au soin. Selon lui, la solution n’est pas de se rabattre sur les urgences mais d’optimiser les acteurs locaux présents sur le terrain. Le docteur Delphine Bagarry a d’ailleurs soumis un amendement pour que les pharmaciens puissent délivrer certains médicaments qui jusqu’à présent sont délivrés sous prescription médicale. Selon ses dires, un certain nombre de pathologies qui sont aujourd’hui traitées aux urgences pourraient être soignées par un pharmacien. Le but étant d’enlever des urgences les cas qui ne relèvent pas d’urgences médicales pour permettre d’utiliser la bonne compétence au bon niveau sur la bonne tâche. A noter que l’amendement proposé par le docteur Delphine Bagarry a finalement été rejeté par l’Assemblée Nationale.

La solution des consultations avancées

D’autres types d’outil sont envisagés pour lutter contre les déserts médicaux. Les consultations avancées notamment permettent à certains médecins hospitaliers d’aller consulter dans des hôpitaux généraux plus éloignés ou directement dans des déserts médicaux. Cette pratique permet de graduer les filières de soins et de donner des accès aux soins à une population laissée sans réponse. Les consultations avancées évoluent en parallèle avec la télémédecine. La limitation d’accès aux soins sur certains territoires pousse les populations à se diriger vers les urgences. Le risque étant de créer une surabondance et un manque d’effectif. Deux issues sont alors abordées : une plus grande responsabilisation des pharmaciens et le développement de la télémédecine.