Aujourd’hui en France, ce sont plus de 2,5 millions de personnes qui vivent dans des déserts médicaux. 63% des français ont déjà été dans l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous médical dans un délai raisonnable. Dans certains cas, ce manque d’accès aux soins peut entraîner des situations à l’issue dramatique.

Victime de déserts médicaux

Séverine Valeton est une victime des déserts médicaux. Elle témoigne sur la malheureuse expérience qu’elle a vécu avec sa fille de 21 ans, alors en fin de grossesse. Cette dernière a commencé à ressentir des fourmillements dans la main droite, qui sont remontés dans tout le bras. S’en est suivie ensuite une perte de la vision et une paralysie du côté droit de son corps. Elle rencontre alors des difficultés à parler et à s’exprimer. De sa zone d’habitation, Séverine Valeton est à 45 minutes en voiture de l’hôpital. Elle est alors redirigée vers le SAMU qui lui informe, après l’énumération des symptômes de sa fille, qu’un médecin la rappellera dans 5-10 minutes. Le médecin prend le relai et tire la sonnette d’alarme : sa fille doit se rendre au plus vite aux urgences, elle fait un mini AVC. Et là tout se complique, le docteur demande à Séverine de se rendre aux urgences par ses propres moyens puisqu’aucune ambulance n’est disponible avant 20 minutes. Dans la mesure où cela prendrait moins de temps d’attendre l’ambulance que d’y aller en voiture, Séverine et sa fille décident de prendre leur mal en patience. Mais ce n’est qu’une heure après que la jeune victime d’AVC a pu être prise en charge.

Comment éviter le drame ?

L’une des idées pour éviter ce genre de situation dramatique est de pallier les distances entre les déserts médicaux et les centres hospitaliers. Pour le docteur Rodolphe Bourret, le problème est davantage un problème d’organisation et de coordination entre les différents acteurs de santé. Il faudrait essayer d’établir des circuits ou des process, à mettre en application dans le genre de situation dont Séverine Valeton a été victime.

Les déserts médicaux peuvent être à l’origine de situations dramatiques. Selon les spécialistes, empêcher ce genre de situation se traduit par la révision de la qualité de la prise en charge et de la proximité. Ce dernier point demande notamment une réorganisation des transports.