Nous n’en avons pas fini avec les polémiques autour des masques. Clairement nous en manquions, le Président ayant lui-même reconnu une faille dans la préparation. Pour y remédier, l’Etat a relancé la chaîne de production nationale, qui reste limitée (moins d’un quart des besoins des seuls soignants fabriqué chaque semaine) et lancé des commandes de près de 2 milliards de ces fameux masques chirurgicaux qui ont fait l’objet de pratiques quasiment mafieuses.
En pleine épidémie, les pharmaciens ont été contraints (par décret) de contingenter ces denrées rares en les réservant aux soignants, avec une distribution au compte-gouttes (8 masques par semaine et par professionnel), et en n’honorant pas les prescriptions, y compris pour les patients fragiles.
Depuis la communication, par le Premier Ministre, du Plan de Déconfinement, les acteurs de la grande distribution annoncent que des stocks seront mis à la disposition des français dans leurs supermarchés, non seulement de masques ‘grand public’ en tissu, mais aussi des précieux masques chirurgicaux. Ces derniers seront vendus au prix réglementé de 0,95 € l’unité : un prix jugé « exorbitant » par l’association 60 millions de consommateurs. L’étincelle a mis le feu aux poudres et immédiatement allumé la colère des professionnels de santé, notamment des pharmaciens et des patients, qui s’étonnent qu’on libère la distribution dans les grandes surfaces – alors qu’on rationne dans le circuit officinal, et que les patients doivent payer cette barrière de protection alors qu’elle devrait être remboursée par la Sécurité Sociale (coût mensuel de 40 à 50 € pour un à deux unités par jour).
Le Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, interpelle le Président de la République après avoir adressé une lettre ouverte au Ministre de la Santé, demandant la réquisition des stocks détenus par la grande distribution, « afin que ces masques soient remis prioritairement aux populations en ayant le plus besoin ».
La Grande Distribution riposte « Il n’y a pas de stocks cachés » selon Michel Edouard Leclerc et certains politiques s’engouffrent dans la brèche.
On n’a pas fini de parler de l’Affaire des Masques !