Depuis le début de la crise sanitaire, nous sommes submergés de chiffres, de bilans, de conclusions incertaines et d’avis d’experts souvent contradictoires. Alors comment s’y retrouver et qui croire ?

Après les polémiques autour de l’utilisation des masques, de l’utilité des tests, et du bénéfice potentiel de l’hydroxychloroquine, nous assistons à une joute entre rapport du Conseil Scientifique et communiqué de l’Académie de Médecine : jusqu’à quelle date prolonger le confinement des plus âgés et comment ?

Les plus de 65 ou 70 ans sont, pour les uns, identifiés comme fragiles : ils sont à risque et doivent donc rester confinés « de façon stricte » plus longtemps, jusqu’à la fin de l’année 2020 renchérit la Présidente de la Commission Européenne. C’est vite oublié, rétorquent les autres, que certains seniors sont encore actifs, scrutateurs aux élections municipales, bénévoles des Restos du Cœur, entrepreneurs, conseillers de président, et même marathoniens. Ne serait-ce pas une forme d’ « Apartheid Générationnel » , alertent certains sociologues,  de considérer tous les aînés comme des poupées de porcelaine, alors qu’il y a quelques semaines on leur demandait de travailler plus longtemps ? Faut-il craindre l’indiscipline des gaulois et la prendre pour de l’ignorance et de l’inconscience ? Nos compatriotes savent avoir du discernement et adapter leur mode de vie, par solidarité. Ils viennent de le prouver pendant cette longue période de confinement.

Le Président ne souhaite pas de « discrimination » à l’encontre des personnes âgées, il a autorisé la reprise des visites (avec les précautions nécessaires) dans les Ehpad, témoignant ainsi de sa confiance et passant outre le « principe de précaution », qui ne conduit pas toujours à des décisions pragmatiques. C’est une bonne chose car une survie ‘cloitrés’ équivaut, pour certains, à une ‘mort à petit feu’.  

Nos sommités du Conseil Scientifique et de l’Académie de Médecine, partageant de nombreux cheveux blancs, devraient sans doute s’accorder autour d’un principe fondamental : l’évaluation du niveau de risque individuel face à une contamination potentielle. C’est donc dans le dialogue singulier entre le médecin et son patient que la réponse doit être trouvée plutôt que dans une règle générale aveugle…