La question de l’immunisation hante nos media depuis quelques jours et notamment depuis la publication d’une étude de l’Institut Pasteur. Qui est immunisé contre le Covid-19 ?

Cela pourrait bien sûr avoir une répercussion individuelle, puisque la présence en nombre suffisant d’anticorps pourrait éventuellement être un ‘passeport d’immunité’, un sésame pour reprendre le travail et circuler librement ‘en sécurité’, à condition évidemment de disposer d’une quantité suffisante de tests sérologiques validés, ce qui n’est pas encore le cas.

Le problème n’est pas si simple, puisque collectivement nous sommes peu nombreux à avoir été exposés au virus et donc à pouvoir fabriquer cette défense immunitaire. Selon les modélisations, le confinement a permis de casser le rythme naturel de propagation du virus de 84% puisque nous sommes passés de 3,3 personnes contaminées par malade infecté à 0,5 ! Cela a permis d’éviter des dizaines de  milliers de morts. Mais le 11 mai seul 6% de la population française (près de 4 millions) devraient avoir été infectés. Nous sommes très loin de l’immunité collective. Il faudrait, selon Simon Cauchemez – directeur de l’unité de modélisation mathématique des maladie infectieuses – que 70% de la population soit immunisée pour que l’épidémie s’arrête d’elle-même. Il faudra donc être vigilants au moment du relâchement du confinement, d’autant que le Président du Comité Scientifique, lui-même, le Pr Delfraissy, semble craindre que les personnes guéries ne demeurent vulnérables au coronavirus…..

Selon l’étude des épidémiologistes, le taux de mortalité globale due au Covid-19 est estimé à 0,5% en population générale avec de grandes disparités : moins de 1 mort pour 100 000 infectés pour les moins de 20 ans, contre plus de 8 pour 100 pour les plus de 80 ans. Ces calculs ne prennent pas encore en compte les décès dans les Ehpad, la circulation du virus y étant très spécifique. Le nombre de morts pourrait encore doubler d’ici la mi-mai.Le retour à la vie d’avant n’est pas pour tout de suite. A moins qu’une bonne surprise ne vienne de l’un des nombreux essais en cours concernant un traitement, un espoir de vaccin (pas disponible avant un an au mieux disent les experts) ou …des beaux jours et de la température estivale (nouvelles déclarations du Pr Raoult). Mais dans ce cas il faudra affronter, l’hiver prochain, la double menace de la grippe et du Covid-19, si celui a la mauvaise idée de devenir une infection saisonnière.